séminaire accueilli par le cehta (centre d'histoire et de théorie des arts) /ehess
maîtres de conférences en arts plastiques à l'université de lille 3, membres du ceac
docteures de l'ehess en histoire et théorie des arts, chercheures associées au cehta

contact : valerie.boudier(at)univ-lille.fr ou annecreissels(at)orange.fr

vendredi 16 juin 2017

Olivier Goulet, artiste http://goulet.free.fr/, goulet(at)free.fr 

« Chant de gestes : tentative d’ambiguïté » 
(conférence performative) 



Comment le sens émerge-t-il de ce magma gestuel et sonore que nous produisons ? J’engagerai un dialogue entre des considérations théoriques et mon expérience propre en m’appuyant sur mes différentes pratiques transmédia : les ambiguïtés de représentation de la peau avec la création des membranes synthétiques SkinBag ; la gestion de l’ambiguïté relationnelle dans certains dispositifs performatifs (baisers protégés) ; la valeur des gestes dansés et le positionnement de son corps dans notre quotidien ; la manière de toucher l’autre par le massage, entre autres. 

L’ambiguïté est une belle porte d’entrée pour aborder les notions de jouissance, de vertige, d’exhibition, de malaise, de mutation, d’optimal, de caresse, comme un jeu avec la norme, l’usuel et l’être soi-même.  

Sans en rester à une description des gestes ambigus, le cœur de mon projet est de parvenir à les incarner. Des bugs sémantiques laisseront la place à un temps d’improvisation avec une mise en danger du corps, à la limite de la folie et du ridicule, pour atteindre un état de vibration émotionnelle particulier. Le non verbal envahira l’espace à la recherche de limites gestuelles et sonores, en prenant les accidents comme autant de balises et de pistes à suivre. Les variations chantées et harmoniques parviendront-elles à s’articuler pour produire du sens ? Comment une désorganisation gestuelle se cristallise-t-elle et devient rituel ? La signifiance et l’interprétation sont en embuscade contribuant à l’ambiguë rugosité de notre rapport au monde.